Atelier participatif

Domps - Scierie

31 janvier 2025


L'atelier participatif : quel avenir pour la scierie de Domps ?

 

          Le 31 janvier, la commune de Domps (Haute-Vienne, secteur d'Eymoutiers) accueillait un atelier participatif autour du projet de réhabilitation de l’ancienne scierie. Co-animé par le CAUE (Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement) de la Haute-Vienne et le Pays d’art et d’histoire de Monts et Barrages (Pah), son objectif était de réunir les habitants et usagers pour réfléchir à l’avenir de ce lieu central du bourg.

 

          Le Pays d’art et d’histoire a collecté en amont la mémoire du lieu. Julie Grèze, Animatrice au Pah, et Michel Legouteil, fils de l’ancien propriétaire de la scierie où il a travaillé de 1963 à 1974, ont présenté l’histoire de ce lieu emblématique de Domps.

 

          Le CAUE a ensuite animé un atelier autour de la perception du bourg et de son avenir : quels nouveaux usages pour cette ancienne scierie ? Quelles envies d’aménagement pour le champ de foire autour (enjeux : circulation dans le bourg, reprise du Café des amis, etc.) ?

Parmi les idées émises par les habitants : créer des logements locatifs et pour les seniors ; rouvrir un café-épicerie ; réaménager le champ de foire pour en faire un espace de convivialité avec terrasse sous l’auvent de l’ancienne scierie, tables de pique-nique, rideau d’arbres pour isoler de la route, bibliothèque multilingue ; étoffer l’offre de randonnée au départ de Domps incluant petite restauration, un circuit rejoignant les étangs… Ces idées pourront être inscrites dans le futur cahier des charges du projet d’aménagement du bourg autour de la scierie.

 

          Cette soirée, clôturée par un buffet offert par la municipalité, a réuni 24 personnes (Domps ayant une population de 104 habitants).

 


L'histoire de la scierie de Domps

               La scierie du champ de foire a été construite en 1954 par René Legouteil.

 

Il a choisi cet emplacement pour développer la scierie familiale, hérité de son père, Louis : cette première scierie, située route de Chamberet dans le jardin de la maison de famille (qui abritait le bar de Marie, épouse de Louis), était devenue trop étroite.

Productions

         La scierie était alimentée par l’exploitation forestière, gérée par l’entreprise : achat de bois sur pied dans un rayon de 20 km, débardage et transports (dont 50% par sous-traitance). Les bois séchaient autour de la scierie 1 à 2 ans, puis étaient stockés à l’intérieur en attendant d’être transformés. Les sous-produits de la forêt (restes après retrait des arbres) étaient vendus à 2 entreprises pour la trituration : fabrication de panneaux de particules pour Rougier à Niort et fibres pour la papeterie Aussédat Rey à Saillat.

 

 

         La scierie produisait : menuiseries, huisseries et parquets traditionnels pour les maisons ; planchers traditionnels pour les bâtiments agricoles ; charpentes (taille à la scierie, montage sur chantier) ; caisses alimentaires pour les jambons Madranges ; palettes de manutention pour la cartonnerie de Châteauneuf-la-Forêt ; cercueils (à la demande) ; traverses SNCF et appareils de bois pour les aiguillages (seul débouché non local).

Organisation de l'espace

          Michel LEGOUTEIL raconte comment était organisée la scierie.

          Le banc de scie était situé sous l’auvent en bois, à l’extérieur.

          Les machines transformant le bois occupaient l’intérieur.

 


 

          Au RDC : la dégauchisseuse redressait les bois tordus ou vrillés lors du séchage ; la raboteuse 4 face créait les lames de parquet traditionnel ; la raineuse en bout créait tenon (languette saillante) et mortaise (entaille) pour emboîtement des lames de parquet traditionnel.

 

 


 

          A l’étage : une affuteuse ; des établis près des baies vitrées pour monter les caisses alimentaires ; les outils ; une cantine, un vestiaire et un bureau ; sur le parquet, l’équipe traçait les épures (plans) des charpentes à créer ! 

 


 

          La scierie générait beaucoup de déchets, donnés à l’époque (!) : les dosses (1ère ou dernière planche sciée dans un tronc, recouverte d’écorce) pour le chauffage des particuliers ; les sciures (stockées dans un silo en saillie de l’étage) pour les agriculteurs (litières des bêtes). Michel se souvient : « On aurait payé pour faire enlever les sciures ! Il y en avait partout, ça volait de tous côtés. On y mettait le feu, on enfumait tout le village ! C’était une activité bruyante, en plein cœur du bourg. On ne pourrait plus travailler ainsi aujourd’hui… »

 

Les employés

               3 à 4 employés permanents travaillaient à la scierie. Formés sur le tas ou anciens artisans, souvent avec une double activité (artisan et paysan).

 


La fin d'activité

         Avec l’industrialisation des productions en bois pour les maisons individuelles et stabulations dès les années 1970, les temps deviennent difficiles pour les scieries… Michel, formé à l’Ecole forestière de Meymac, a de nouvelles perspectives : il quitte la scierie familiale en 1974.

La scierie cesse son activité le 31/12/1975. Stock et matériel sont vendus.

Puis la scierie est mise en vente en 1990, finalement achetée par la commune de Domps en 1996 (bâtiment et terrain) qui projetait d’y installer la mairie, à l’époque vétuste (projet abandonné faute de réélection du Maire, Alfredo Pascal).

 

 

         La scierie témoigne d’une époque révolue, quand le bourg de Domps possédait encore plusieurs commerces et activités.

 

« Quand j’étais enfant, il y avait 300 habitants à Domps,

plus de 100 enfants à l’école (années 1947-1948).

Il y avait des foires tous les 14 du mois, 5 bistrots, 3-4 épiceries,

2 forgerons, la Poste, le boucher, un boulanger, des artisans… »

(Michel LEGOUTEIL)

 


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Diaporama - Histoire de la scierie de Domps - Présentation du 31/01/2025 (c) Pah Monts et Barrages
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